Tombée du ciel d'Alice Develey
Alice a quatorze ans quand elle est internée dans un hôpital. Elle découvre un autre langage, un autre monde fait de blouses blanches et d'insomnies. Comment tombe-t-on malade à cet âge ? Qu'est-ce qui peut conduire un enfant à cesser de s'alimenter ? Entre ces murs où elle subit des traitements révoltants, Alice rencontre d'autres filles comme elle, tombées du ciel. Elle décide de raconter ces vies minuscules dans un cahier. Ecrire devient un moyen de ne pas oublier, et surtout de résister. Tombée du ciel est un roman d'amitié, d'adolescence et de révolte.
Ce roman est écrit comme un journal intime rédigé dans l'urgence par une ado qui a décidé de mourir mais qui veut tout relater avant le dernier acte. Et c'est comme ça qu'on le lit, avec intensité, page après page, on sent monter la douleur, le dégoût (de la nourriture, des autres), la brutalité dont elle est victime mais il y a tout de même de la lumière lorsqu'apparaissent les personnages de Mamie et Luce.
Ce n'est pas un roman qui se centre sur l'anorexie, elle ne cherche pas à comprendre pourquoi elle a cette maladie, comment l'affronter, elle raconte seulement ce qu'elle a vécu, les traumatismes liés à l'enfermement et aux maltraitances hospitalières, mais surtout ce qui l'a maintenue en vie, les rencontres qu'elle y fait, les amitiés qu'elle noue malgré cet environnement inhospitalier. La frontière entre le réel et l'imaginaire est assez flou à certains moments, j'ai douté, j'ai pensé que les jeunes qu'elles rencontraient n'existaient pas vraiment, qu'ils étaient le fruit de son imagination, de la petite voix qu'elle entend dû à l'isolement.
Un beau roman de la rentrée littéraire !
Coup de cœur de Blandine (Médiathèque de Mitry-Mory)
