Cantal, fin des années 60.

Samedi 10 et dimanche 11 juin 1967. Dans une ferme isolée de la vallée de la Santoire, la mère raconte son calvaire. Un mariage le 30 décembre 1959, 3 enfants très rapprochés (Isabelle, Claire et le petit Gilles), l’achat d’une ferme et de terres loin de sa famille, l’emploi de domestiques et d’ouvriers, l’isolement et le début de l’hiver pour elle. En un week-end, elle dit son terrible quotidien marqué par les colères et les coups de son mari. Et décide, alors qu’elle rend visite à sa famille le dimanche, qu’elle ne retournera pas chez elle, ni elle ni ses enfants. Elle a 30 ans.

Dimanche 19 mai 1974. Nous découvrons le point de vue du père après le divorce (la mère est coupable d’abandon du domicile conjugal). Seul, avec ses employés, il développe sa ferme, se modernise et s’enrichit mais il sait que personne ne prendra sa suite : ses filles ont fait des études et aspirent à un autre avenir et Gilles est comme sa mère « une nouille ». Il n’a jamais aimé sa femme. Il aurait préféré rester au Maroc où il a fréquenté une autre femme pendant son service militaire.

Jeudi 28 octobre 2021 : la ferme est vendue. Claire y retourne pour la dernière fois. C’est la fin d’une époque.

Roman en 3 actes, très court mais intense, étouffant, rude et pesant qui décrit bien les injonctions de l’époque. Les violences conjugales sont encore très taboues. Divorcer (et s’émanciper) n’est pas aisé.